l'inde et l'énergie nucléaire
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Pour répondre à ses besoins grandissant en énergie, l'Inde a malheureusement choisi de développer le nucléaire. Areva, premier fabricant mondial de réacteurs nucléaires, s'en rejouit et espère construire ses EPR, centrales nucléaires de 3ème générations, dans l'ensemble du pays indien.
1/ Comment l'Inde produit son énergie à l'heure actuelle?
Les sources d'énergie de l'Inde sont le pétrole, le charbon et le nucléaire.
L'Inde est le 3ème producteur mondial de charbon, qui assure plus de la moitié de ses besoins énergétiques.
Pour ce qui est de l'énergie nucléaire, l'Inde possède 16 réacteurs nucléaires en fonctionnement, et 16 autres sont en construction. L'électricité d'origine nucléaire représente 2,7% de sa production totale de courant. L'Inde a l'intention de posséder 250 centrales nucléaires d'ici 2030.
2/ Que doit-on redouter du choix du nucléaire par l'Inde ?
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Le nucléaire civil au service du nucléaire militaire : L'Inde s’est engagée à soumettre à un strict contrôle de l’AIEA ses futures nouvelles installations obtenues grâce à l’accord avec les USA. Or cet accord pose plusieurs problèmes:
- il entérine le fait accompli que l’Inde est devenue une puissance nucléaire ; c’est donc une « reconnaissance de facto » de l’Inde en tant que puissance nucléaire, et une incitation pour d’autres Etats à agir de même (politique du « fait accompli »), à l’instar de la Corée du Nord (qui s’est retirée du TNP après en avoir tiré assez pour fabriquer ses bombes).
- de plus, comme l’Inde reste en-dehors du TNP et que personne ne lui demande de le signer (ce qui obligerait à bouleverser ses fondements), elle n’aura même pas à s’engager à désarmer, comme l’ont fait les 5 Etats nucléaires officiels (ce qui fait que, s’ils ne respectent pas leur engagement, on peut au moins le leur rappeler !).
- la perspective du désarmement nucléaire est de ce fait quasiment enterrée ;
- enfin, l’accord Inde-USA autorise la fourniture de minerai d’uranium à l’Inde par d’autres Etats qui jusque là se l’interdisaient (l’Australie par exemple). L’Inde s’engage à ne pas enrichir l’uranium ainsi fourni pour en faire de l’uranium de qualité militaire. Mais toute importation de minerai libère une quantité équivalente de minerai indien pour un emploi militaire. C’est donc une mauvaise plaisanterie.
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Le problème des déchets radioactifs: en créant de l'énergie, l'industrie nucléaire pollue énormement : elle produit des tonnes de déchets radioactifs dangereux qui ne peuvent se détruire avant des siècles. Areva souhaite livrer aux indiens ses centrales nucléaires tel l'EPR , alors que nous ne savons toujours pas comment gérer le problème des déchets radioactifs. Lors de ses négociations purement commerciales, Areva semble oublier de préciser les aspects moins attrayants du nucléaire.
> En savoir plus sur les déchets radioactifs -
Le risque d'accidents nucléaires : on ne peut que redouter le risque d'accidents nucléaires du fait d'un si grand nombre de centrales nucléaires.
> En savoir plus sur les accidents nucléaires -
Une note d'optimisme toutefois : L'ADEME a signé un accord de coopération avec l'Inde visant à promouvoir l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. L'ADEME souhaite rendre le secteur du bâtiment plus efficace en matière d'énergie, grâce à l'usage de matériaux et d'équipements de basse consommation.
De plus, l'Inde s'est doté d'un ministère des énergies renouvelables, ce qui montre sa volonté de développer ces énergies, notamment l'énergie solaire photovoltaïque, l'énergie hydraulique et la biomasse.
3/ La France bafoue le Traité
de non-prolifération en tentant
d'exporter du nucléaire en Inde
Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce une nouvelle fois les efforts de M. Sarkozy pour disséminer les technologies nucléaires au détriment de l'environnement mais aussi des règles internationales de non-prolifération.
En effet, en essayant de vendre des réacteurs nucléaires en Inde, pays non-signataire du Traité de non-prolifération (TNP), la France encourage les pays qui, comme l'Iran, la Libye ou la Corée du Nord, envisagent, plus ou moins secrètement, de se doter de l'arme atomique.
Il est très regrettable de voir M. Sarkozy se glisser dans les pas de M. Bush qui, de façon tout aussi irresponsable, entend passer un accord nucléaire avec l'Inde.
M. Sarkozy devrait prendre exemple sur le nouveau gouvernement australien qui, mardi 15 janvier, a clairement signifié aux Indiens qu'ils ne leur vendraient pas d'uranium (*) puisqu'ils ne sont pas signataires du traité de non-prolifération.
Par ailleurs, au-delà de la question de la prolifération, le nucléaire reste une des pires calamités environnementales. Le Réseau "Sortir du nucléaire" dénonce l'aveuglement de M. Sarkozy qui, contre toute évidence, continue à prétendre que le nucléaire serait une énergie "propre". Or, le nucléaire est coupable de graves pollutions, notamment celles dûes aux contaminations de l'environnement par les mines d'uranium, comme par exemple eu Niger où la multinationale Areva est coupable de graves pollutions. (en savoir plus sur les contaminations à l'uranium) (...)
(*) Même si l'Australie a d'autres débouchés pour son uranium, elle pourrait faire monter les prix – et donc gagner plus d'argent – en acceptant les offres de l'Inde.
Source : http://www.leblogfinance.com, http://www.liberation.fr, http://www.sortirdunucleaire.org/,
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/