Utiliser la force de l’océan pour s’éclairer ?
Une idée pas si bête.
Les solutions pour sortir du nucléaire > les hydroliennes
Pour la seule Grande-Bretagne, le potentiel de récupération de l'énergie des courants et des vagues serait de 35 gigawatts, soit l'équivalent d'une vingtaire d'EPR, les centrales nucléaires de 3ème génération.
Qu’est-ce qu’une hydrolienne ?
Lorsqu’une hélice tourne, elle produit l’énergie mécanique. Un générateur, relié à l’hélice, permet de transformer cette énergie mécanique en énergie électrique. C’est ce principe qui est utilisé par les éoliennes, et, depuis peu, par les hydroliennes.
Une hydrolienne est une turbine sous-marine qui utilise la force des courants et des marées pour tourner, donc pour produire de l’énergie. C’est, en quelque sorte, une éolienne sous l’eau. Mais l’eau ayant une densité plus de 800 fois supérieure à celle de l’air, à diamètre égal, une hydrolienne produit beaucoup plus qu’une éolienne.
Dans ce cas, pourquoi avoir attendu si longtemps pour commencer à mettre en valeur les courants ? L’hydrolienne est testée depuis 2007 dans l’estuaire de l’Odet, en Bretagne, où les courants sont très forts. Il a fallut vérifier de nombreux points : entretien, rendement, cohabitation avec les habitants du milieu marin… Ce test se révélant concluant, il est prévu de commencer la production d’hydrolienne à grande échelle. Et avec les plus grandes eaux territoriales du monde, la France pourrait produire, d’après EDF, l’équivalent de trois réacteurs nucléaires grâce à l’hydraulien. C’est déjà pas si mal.
Avantages et inconvénients
N’en déplaise aux anti-éoliens, le plus grand avantage des hydroliennes est qu’elles sont… invisibles, puisque sous l’eau. Malheureusement, l’immersion pose des problèmes de maintenance : difficile, en effet, d’entretenir une hydrolienne immergée d'eau : son ouverture pourrait endommager tout les systèmes, électriques comme mécanique. Sans compter que le sable et autres sédiments contribuent à l'accélération de l’érosion des pales de l’hélice.
De plus, une hydrolienne coûte très cher à l’installation : 308 millions pour chaque mégawatt, ce qui représente 1 million de plus que pour l’éolienne.
Cependant, l’hydrolien présente aussi de nombreux avantages : la constance des courants marins et la prévisibilité des marées permettent de connaître le rendement d’une hydrolienne, ce qui n’est pas le cas, par exemple, pour les éoliennes.
Quand à la cohabitation avec les poissons, pas d’inquiétude : une hydrolienne tourne entre 10/15 tours par minute, soit dix fois moins vite que les hélices d’un bateau. Les poissons cohabitent facilement avec l’appareil : lors de son test dans l’estuaire de l’Odet, l’hydrolienne avait été colonisée par… des moules.
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/