L'aberration du chauffage électrique
Il nous est souvent répété que le chauffage électrique est la solution au problème de l'effet de serre car, contrairement à la combustion du pétrole, gaz ou charbon, il ne rejette pas de CO2 dans l'atmosphère. En effet, un radiateur électrique n'émet pas de polluants gazeux mais l'électricité est produite par des centrales nucléaires pas si écologiques que ça. Alors, pourquoi avoir tout misé sur le chauffage électrique, pourtant interdit au Danemark et soumis à autorisation en Suisse ?
1/ L'aberration du tout électrique
2/ Le vrai coût du chauffage électrique
3/ L'impact écologique du chauffage électrique
4/ Un chauffage ni sain ni efficace
1/ L'aberration du tout électrique
Suite aux chocs pétroliers des années 70, la France a choisi de tout miser sur l'énergie nucléaire, au détriment des autres énergies, notamment renouvelables, dans le but d'assurer l'indépendance énergétique du pays. En 1974, le gouvernement a ainsi lancé un programme de construction de centrales nucléaires.
Pour consommer la production des 58 centrales nucléaires françaises, EDF et l'État encouragent le chauffage électrique, qui équipe un grand nombre des ménages.
Or, le rendement d'une centrale électrique s'élève seulement à 40%, (contrairement à une chaudière de chauffage par exemple qui détient un rendement d'au moins 85%). L'incohérence apparait lorsque le consommateur chauffe son appartement avec cette énergie électrique, si difficilement crée. Au lieu de gaspiller cette électricité en la transformant en chaleur, on pourrait la conserver pour des missions plus nobles comme l'éclairage, le fonctionnement de nos ordinateurs etc.
Pour chauffer nos maisons, nous pouvons récupérer la chaleur naturellement abondante à la surface de la terre grâce au solaire actif et passif, bois, biogaz, géothermie. Ces énergies renouvelables et non polluantes, couplées aux économies d'énergie, sont la réponse au problème de l'effet de serre. Cela demande un changement de mentalité radical. Il n'est pas facile de contredire le lobby nucléaire (EDF et Areva en autre) qui font l'éloge de technologies néfastes pour l'environnement en nous certifiant qu'elles sont «durables».
2/ Le vrai coût du chauffage électrique
Dans les années 50, le général Eisenhower avait prophétisé que l'énergie nucléaire allait fournir à l'humanité une énergie gratuite en quantité illimitée. Il a fallu déchanter : les coûts d'exploitation sont plus importants qu'on ne l'avait d'abord imaginé.
Le nucléaire a pourtant gardé la réputation d’être peu coûteux. Or, s'il semble compétitif, c'est uniquement parce qu’on ne prend pas en compte ses coûts réels. Le coût futur du démantèlement des centrales nucléaires trop vieilles sera bientôt connu.
Le prix de l'électricité est actuellement sous estimé grâce à l'existence du tarif régulé : si ces derniers sont supprimés - ce que le gouvernement français souhaite faire… dès que la situation sociale le lui permettra - le prix de l'électricité s'envolera, nucléaire ou pas.
3/ Impact écologique : Le chauffage électrique entraîne de fortes émissions de CO2
Lors de vagues de froid en France (comme celle de 2009 par exemple), des millions de chauffages électriques démarrent en même temps et la consommation d'électricité est telle que les réacteurs nucléaires français, qui sont pourtant au nombre record de 58, sont très insuffisants. Du coup, des centrales thermiques (gaz, fuel, charbon), en France et à l'étranger (en particulier en Allemagne) sont mises en service et dégagent de grandes quantités de CO2… pour approvisionner les chauffages électriques français.
Outre ces émissions de CO2, le chauffage électrique est aussi à l'origine des déchets radioactifs qui resteront dangereux pendant des milliers d'années.
4/ Un chauffage ni sain ni efficace
Le chauffage électrique va à l'encontre de tout bon sens énergétique. En transformant l'électricité en chaleur, on la gaspille. Le chauffage au bois et le chauffage solaire ou géothermique permettent de mieux conserver la chaleur dans l'habitation, et sont ainsi plus efficaces, mais surtout plus sains pour la santé et plus respectueux de l'environnement. Le pire chauffage reste les climatisations réversibles qui rejettent de l'air chaud dans les pièces : cela assèche l'air, crée des courants d'air permanents, déplace les poussières... Enfin, il ne faut pas oublier que le plus important reste l'isolation de la maison afin de consommer le moins possible de chauffage.
ADEME
http://www.ader.ch/energieaufutur/efficacite/gaspillage.php
http://samuel.benoit.online.fr/
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/