Nouvel EPR = moins d'énergies renouvelables
EPR non merci : les énergies renouvelables créent 15 fois plus d'emplois
La France construira une deuxième centrale nucléaire de type EPR de nouvelle génération à Penly (Seine-Maritime). Le PDG d'EDF, Pierre Gadonneix, a déclaré : "c'est également une excellente nouvelle pour l'ensemble de la filière nucléaire et pour l'emploi en France." Pas si sûr.
1/ Contrairement à ce que prétend le PDG d'EDF, le nucléaire crée beaucoup moins d'emplois que les énergies renouvelables.
Des études montrent que, pour un investissement égal, les économies d'énergie et les énergies renouvelables créent jusqu'à 15 fois plus d'emplois que le nucléaire. (*).
D'ailleurs, après avoir longtemps soutenu le nucléaire, le puissant syndicat allemand IG Metall vient de fustiger une "technologie vieillissante et arriérée" par la voix d'un de ses dirigeants, Hartmut Meine, qui a pris la parole dans le cadre d'une manifestation contre les transports de déchets radioactifs le 9 novembre dernier.
Cette conversion s'explique sans peine : en quelques années, les énergies renouvelables ont créé 250 000 emplois en Allemagne, chiffre en augmentation continuelle. A titre de comparaison, après 50 ans d'investissements massifs, le nucléaire emploie moins de 100 000 personnes en France.
Le projet de construire de nouveaux EPR n'est donc pas seulement irresponsable sur le plan environnemental, il est aussi absurde sur le plan économique.
2/ Et les énergies renouvelables alors ?
Il faut aussi savoir que la construction d'un nouvel EPR empêchera la France de respecter son engagement européen de 20% d'énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie en 2020. Qui plus est, la vague de froid de cet hiver a démontré que la France manquait de moyens de production "de pointe" : elle ne doit donc surtout pas ajouter de nucléaire (qui produit "en base").
3/ Et le débat public dans tout ça ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" tient à faire savoir que l'annonce d'un nouvel EPR bafoue les engagements officiels pris lors du Débat public (Novembre 2005 - Février 2006) sur le premier EPR français, actuellement en construction à Flamanville (Manche). En effet, dans les documents officiels diffusés pour ce Débat public(**), il a été dit qu'il faudrait d'abord faire fonctionner ce réacteur avant de décider d'en faire d'autres ou non. Or, la construction du premier EPR n'en est qu'au début et doit se poursuivre encore pendant des années (EDF parle d'une mise en service en 2012).
Face à ce nouveau coup de force, le Réseau "Sortir du nucléaire" annonce d'ores et déjà qu'il attaquera en justice les autorisations de construction du nouvel EPR annoncé à Penly. Les incroyables déboires rencontrés par EDF et Areva, respectivement sur les chantiers des EPR de Finlande et de Flamanville, devraient suffire à écarter tout nouveau projet d'EPR. Le nucléaire est une industrie du siècle passé, dangereuse et archaïque, chère et polluante. L'avenir est aux économies d'énergie et au développement des énergies propres et renouvelables.
(*) Cf Etude "Un courant alternatif pour le Grand-Ouest", avril 2006
(**) http://www.debatpublic-epr.org/docs/pdf/dossier_mo/synthese_dossier_mo.pdf
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/