NégaWatts : pour un avenir énergétique sobre, efficace et renouvelable
Les solutions pour sortir du nucléaire > les négaWatts
Face à la crise écologique actuelle, il est impératif et urgent de changer notre regard sur l’énergie, de mieux consommer au lieu de consommer plus. De cette approche de bon sens est née l’idée de « négaWatt », qui représentent l’énergie non consommée grâce à un usage plus sobre et plus efficace de l’énergie.
Le potentiel de “production” de négaWatts est supérieur à la moitié de la consommation mondiale actuelle d’énergie, avec des solutions aujourd’hui disponibles et fiables et de multiples avantages induits : absence de pollution et de nuisances, décentralisation, création d’emplois de qualité, responsabilité, solidarité, paix…
L’association négaWatt, créée en 2002, rassemble 350 professionnels de l’énergie partageant ces analyses. Elle a apporté son expertise lors de nombreux travaux touchant l’avenir énergétique.
L’Institut négaWatt, créé en 2009, a de son côté développé un programme de formations dans l’esprit de l’approche négaWatt, à destination des professionnels concernés par l’énergie. L’Institut est également un organisme d’études et de recherches sur les problématiques “négaWatts”.
Voici un résumé des propositions de l'association et de l'institut négaWatt.
1 - Notre avenir énergétique en danger
Nos modèles énergétiques restent fondés sur un dogme réputé intangible : il faut produire toujours plus pour consommer toujours plus. Pourtant, il est urgent de rompre avec la croissance immodérée de nos consommations, de partager nos ressources de façon équitable et de contribuer à la solidarité entre les hommes. Si nous n'agissons pas, une vraie crise de l'énergie est devant nous : pénuries des ressources (pétrole, gaz, mais aussi d’uranium), risques environnementaux majeurs, conflits internationaux et profondes inégalités.
- Le nucléaire, notre sauveur ?
Même les prévisions les plus « optimistes » du Conseil Mondial de l’Energie évaluent au maximum à 8 % la part du nucléaire dans le bilan mondial en 2050, et les réserves d’uranium seront épuisées avant la fin du siècle. L’énergie nucléaire n’est donc une solution ni au problème de l’effet de serre, ni à l’épuisement des énergies fossiles. Quelle que soit sa contribution future, le problème des déchets et le risque d’un accident majeur constitueront toujours une menace considérable, et la prolifération des matières radioactives une entrave à la paix.
- L'énergie en abondance :mirage technologique ou réalité ?
Faut-il confier notre avenir aux technologies promettant l’abondance énergétique (fusion, centrales solaires sur orbite, surgénérateurs...) ? Elles ne verront le jour au plus tôt que dans un demi-siècle, en supposant qu’elles puissent tenir leurs promesses, et seront de toutes façons très coûteuses. L’humanité ne peut faire le pari d’attendre.
2 - La démarche négawatt :
Mieux consommer au lieu de produire plus.
Les négaWatts caractérisent donc l’énergie non-consommée grâce à un usage plus sobre et plus efficace de l’énergie. Une « démarche négaWatt » en trois temps :
Sobriété
La sobriété énergétique consiste à supprimer les gaspillages à tous les niveaux de l’organisation de notre société et dans nos comportements individuels. La sobriété n’est ni l’austérité ni le rationnement : elle répond à l’impératif de fonder notre avenir sur des besoins énergétiques moins boulimiques, mieux maîtrisés, plus équitables.
Efficacité
L’efficacité énergétique consiste à réduire le plus possible les pertes par rapport à la ressource utilisée.
Le potentiel d’amélioration de nos bâtiments, de nos moyens de transport et des appareils que nous utilisons est en effet considérable : il est possible de réduire d’un facteur 2 à 5 nos consommations d’énergie et de matières premières à l’aide de techniques déjà largement éprouvées.
Renouvelables
Les actions de sobriété et d’efficacité réduisent nos besoins d’énergie à la source. Le solde doit être fourni à partir d’énergies renouvelables issues de notre seule ressource naturelle et inépuisable : le Soleil. Bien réparties, décentralisées, ayant un faible impact sur notre environnement, les énergies renouvelables (solaire, hydraulique, éolien, biomasse) permettent d’équilibrer durablement nos besoins en énergie.
3 - Comment appliquer le scénario négaWatt ?
Un effort résolu devra être engagé sans délai pour lever les barrières administratives et financières, les rigidités juridiques qui se dressent aujourd’hui en travers du chemin. Voici quelques propositions négaWatt ci-dessous qui s’inscrivent dans cette perspective.
-
Appliquer la démarche négaWatt aux procédures, bâtiments et équipements publics.
Mobiliser les citoyens par une politique publique d’information et de communication,ambitieuse et permanente
Mettre en oeuvre un volet pédagogique négaWatt dans les programmes scolaires, de l’école primaire au lycée
Promouvoir le métier de “conseiller négaWatt“ indépendant des fournisseurs d’énergie ;
Généraliser l’étiquetage des bâtiments, des biens et des équipements consommateurs d’énergie sur une échelle unique, réévaluée régulièrement, allant de “A” à “G” en fonction de leurs performances énergétiques ;
Rendre obligatoire, sur les factures et étiquettes, l’affichage de l’origine de l’énergie vendue pour les combustibles, les carburants et l’électricité ;
Autoriser le chauffage électrique lors de la délivrance des permis de construire uniquement s’il est prouvé qu’aucune autre solution n’est possible ;
Favoriser les négaWatts dans les entreprises par des incitations fiscales liées aux performances énergétiques globales : consommations, déplacements professionnels et domicile-travail ;
Donner la priorité aux piétons et aux vélos en réservant des surfaces minimales de voirie et en modifiant le code de la route ;
Favoriser les transports collectifs fret et passagers
Favoriser l’usage collectif de la voiture, moduler les tarifs de péages en fonction du nombre d’occupants des véhicules
Encourager fortement la conception bioclimatique et le non recours à la climatisation
etc.
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/