la première centrale nucléaire francaise à brennilis
Le nucléaire en Bretagne > la centrale nucléaire de Brennilis dans le finistère
C’est au plein cœur des mont d’Arrée, en Bretagne, que fut construite, en 1962, la première centrale nucléaire française, au milieu de paysages magnifiques de landes et de tourbières. Aujourd’hui, plus de vingt ans après son arrêt, son démantèlement n’est toujours pas achevé.
2/ Les attentats, revendiqués par le FLB ET l'ARB
3/ 1985 : le début du démantèlement de la centrale nucléaire
1/ Implantation de la centrale nucléaire à Brennilis
Lorsque, dans les années soixante, le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique) décide d’implanter sur le site de Brennilis le premier réacteur nucléaire français, rien n’est fait pour informer les riverains, qui voient dans la future centrale nucléaire une simple usine, comme n’importe quelle autre usine de France. Pourquoi alors se mobiliseraient-ils ? Pourtant, on n’entreprend pas de bâtir une usine, mais bien une centrale nucléaire.
Cette petite centrale de 70 MW devait moins servir à produire de l’électricité que du plutonium destiné à alimenter la force de frappe française. Son activité ne durerait que 20 ans.
2/ Les attentats revendiqués par le FLB ET l'ARB
En 1975, deux explosions endommagent le site : des vitres sont brisées, un poste téléphonique détruit, et une turbine à eau endommagée. Cet attentat est revendiqué par le FLB (Front de Libération de la Bretagne) et par l’ARB (l’Armée Révolutionnaire Bretonne). Lorsque, en 1979, deux pylônes électriques, à l’entrée de la centrale, sont détruits, toujours par le FLB et l’ARB, l’électricité ne peut plus être acheminée. Le fonctionnement de la centrale nucléaire est alors perturbé.
3/ 1985 : le début du démantèlement de la centrale nucléaire
La centrale de Brennilis produisit de l’électricité entre 1967 et 1985. Aujourd’hui, le démantèlement n’est toujours pas terminée.
Niveau 1
La première partie du démantèlement à bien été effectué, dès 1985, sans déclaration préalable. Ils s’agissait de :
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Démonter toute la partie « non nucléaire »
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Expédier les cent tonnes de combustibles à Cadarache où ils seront stockés en silo béton en attendant la solution du traitement ou du stockage
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Démonter les modérateurs d’eau lourde (cent tonnes) afin de les expédier à Grenoble pour les épurer, les réexpédier à Brenilis avant de les envoyer à Cadarache où ils furent stockés à leur tour.
Niveau 2
Le niveau 2 prévoyait le démontage de tout ce qui se trouvait en extérieur, ainsi que de quelques circuits restés à l’intérieur. Il était ensuite prévu de laisser la centrale « reposer » pendant 50 ! C’est ce qui fit réagir les élus locaux.
Durant cette période, le chantier fut également exploité de manière touristique, en casque et combinaison obligatoire ! On y montrait la rigueur du travail, la traçabilité des déchets, l’exemplarité du chantier… Un excellent coup de pub pour l’industrie nucléaire. Un chantier modèle.
La CRIIRAD a réalisé en mars 2006 des prélèvements de mousses aquatiques à proximité de la centrale, derrière la STE (Station de Traitements des Effluents). Selon les analyses de la CRIIRAD, on trouve plusieurs éléments radioactifs provenant incontestablement de la centrale : Cesium-137 et Cobalt-60. D'autre part, on trouve aussi une concentration anormalement élevée d'Actinium-227 (très radio toxique) dont l'origine n'est pas déterminée.
L’argument invoqué par EDF sur la lenteur du procédé (le démantèlement est prévu sur 50 ans) est la division par 1000 en 50 ans de la radioactivité de ce cobalt 60. La véritable raison est en réalité économique : EDF ne peut assumer économiquement le démantèlement immédiat de la centrale, et espère de nouvelles technologies lui permettant la réduction des coûts astronomiques de démantèlement.
Le démantèlement d’une centrale est dangereux : d’une part pour les travailleurs, exposés à la radioactivité, d’autre part par le transport de déchets radioactifs sur de longues distance. Pour pallier au problème de la radioactivité absorbée par les travailleurs, l’industrie nucléaire à recours au principe de "l’homme-rem", un travailleur recruté le temps de recevoir la dose limite d’irradiation. Ce principe est critiqué par les associations syndicales qui réclament un suivi médical par le ministère de la santé.
Aujourd’hui on peut encore voir à Brennilis, les ruines de la centrale, cette centrale qui ne veut pas s’éteindre. Quand EDF et AREVA voudront-ils bien tirer un trait sur le passé désastreux de cette centrale ? Aujourd’hui, la Commission Locale d'Information a refusé de rendre ses débats publics. Demain renonceront-ils à oublier la centrale et à rendre au site sa beauté originelle ?
Article de Kat
Source :
http://seaus.free.fr/spip.php?article171
http://www.verts-brest.infini.fr/actions/Brennilis/entree.htm http://www.dissident-media.org/infonucleaire/demantelement.html
Pour en savoir plus : http://sortirdunucleaire.org/